AXE II – Maxime Doyon

L’unité de la perception

Résumé de l’axe

Ce projet de recherche porte se penche sur ce qui constitue l’unité de la perception. La question de l’unité s’entend ici en un sens spécifique : elle renvoie précisément à l’analyse de la phénoménologie de l’expérience perceptive, c’est-à-dire à la façon dont l’expérience perceptuelle est vécue de façon homogène à la première personne. Cette entente large du terme ‘phénoménologie’ permet aux chercheurs associés à la Chaire de puiser des idées, des intuitions et des arguments autant dans la tradition phénoménologique que dans la philosophie de l’esprit et de la perception contemporaine. Les chercheurs associés à la Chaire s’intéressent à une diversité de thèmes ayant trait à ce qui lie la perception aux cognitions, aux émotions, à l’action, à la connaissance et à la temporalité, notamment.

L’ÉQUIPE

MAXIME DOYON

Chercheur principal

M. Doyon est professeur au département de philosophie de l’Université de Montréal depuis 2013. Après un Bachelor of Arts à Concordia (2001), une Maîtrise à l’UdM (2004) et un doctorat aux Archives Husserl de l’Albert-Ludwigs-Universität, Freiburg, en Allemagne (2009), il a effectué des stages postdoctoraux (FRQSC, CRSH) à McGill et University of Chicago (2009-2013). Parallèlement à son projet de recherche principal sur La phénoménologie et les normes de la perception (CRSH 2019-2024), il est présentement co-titulaire de la chaire de recherche ESOPE en philosophie (2020-24) pour un projet sur L’unité de la perception et un Humboldt Fellow affilié à l’Universität zu Köln (2021-2023).

Affiliations

Expertises

Cours

  • Philosophie de la connaissance (PHI 1300)
  • La phénoménologie de Husserl (PHI 2205)
  • Philosophie de la perception (PHI 2220)
  • Théories philosophiques de la conscience (PHI 2225)
  • Phénoménologie (PHI 6725)
  • Problèmes de philosophie contemporaine (PHI 6715)


Pascal-Olivier Dumas Dubreuil

Mon mémoire de maîtrise porte sur Les limites de la phénoménologie linguistique de John L. Austin.

Au cours des deux dernières décennies, d’importants segments de la phénoménologie linguistique d’Austin ont été repris par des auteurs comme Charles Travis (2004) et Jocelyn Benoist (2009, 2013, 2017), qui en ont radicalisé les implications. Pour le premier, qui défend (contre McDowell 1994, notamment) la thèse du «silence des sens », le contenu perceptuel ne peut être qualifié de vrai ou de faux, et donc ne saurait être considéré comme normatif, tant la perception opère pour lui en deçà de l’intentionnalité. Pour le second, qui défend ce qu’il convient d’appeler un contextualisme de la perception, les illusions et les hallucinations ne sont ni vraies ou ni fausses, elles sont tout simplement réelles, comme les perceptions standards (ou « véridiques ») le sont. Malgré tout ce qui les sépare, Travis et Benoist s’entendent sur une chose, essentielle s’il en est : contrairement à ce que les défenseurs d’une théorie représentationnelle supposent, la perception n’est pas une activité que l’on pourrait qualifier de « normative ».

            Dans le cadre de ma maîtrise, je souhaite me pencher sur cette thèse et m’interroger sur la portée et les limites de la «phénoménologie linguistique» d’Austin et ses avatars en examinant le rôle de la normativité en jeu dans la perception. Spécifiquement, en puisant dans le répertoire conceptuel des phénoménologues classiques (Edmund Husserl et Maurice Merleau-Ponty en particulier), j’entends développer une série d’arguments qui prétendent montrer les limites de la phénoménologie linguistique d’Austin.

Alejandro Macías

Dans quelle mesure est-ce que la philosophie peut légitimement prétendre être une science  de la raison ? Dans le cadre de ma recherche doctorale, j’étudie la méthode phénoménologique husserlienne en me questionnant sur la manière dont celle-ci peut être à la hauteur de ses propres aspirations et garantir la rigueur scientifique de sa méthode. Depuis Brentano, en effet, la phénoménologie est considérée comme une « science descriptive ». Mais qu’est-ce au juste que l’on décrit ? Et, surtout, comment doit-on le faire ? Est-ce que la description phénoménologique peut légitimement être dite « scientifique » ? Si oui, en quel sens? Comme chacun sait, la phénoménologie conçoit le langage comme une condition nécessaire de la pensée, mais pas de l’expérience, car le sens n’est pas restreint au langage. Malgré tout, il appert que ce soit le langage qui, au final, assure la rigueur scientifique de la phénoménologie. On en repère un premier indice dans le texte tardif L’origine de la géométrie, qui met de l’avant le rôle de l’écriture dans la constitution des idéalités. Or j’aimerais faire voir que cette idée était déjà bien en place dès les premiers textes de Husserl. En fait foi le projet de « grammaire pure logique », qui, dès les Recherches logiques, devait garantir une certaine rigueur de la connaissance scientifique au sein de la phénoménologie. Notre thèse s’intéresse donc au rôle du langage dans la phénoménologie de Husserl et part de l’hypothèse que c’est dans le langage que Husserl puise ce fameux critère de scientificité de la phénoménologie.


NOTRE ÉQUIPE GRANDIT

Si vous souhaitez vous joindre à notre équipe, veuillez contacter Maxime Doyon par courriel à l’adresse: maxime.doyon@umontreal.ca